PEANUT BUTTER SUNDAY LANCE SON PREMIER ALBUM HOMONYME

« Hai poin grand chouse à dire / Shu pissé off  /Hai poin grand chouse à parde / So fucké off »

Après des années d’attente insoutenable, le quatuor punk acadien Peanut Butter Sunday (PBS pour les intimes) lance enfin son premier long jeu homonyme. Un opus rassemblant dix pistes dont les singles «Mermaid,» «Fort McMurray» et «Compliqué» (auxquels s’ajoutent sept nouveaux titres), le tout coréalisé avec leur camarade Jean-Pascal Comeau. Écoutez-le ICI ou achetez-le directement sur le site Web de Acadian Embassy ICI.

Certains disent que, quand la vie vous donne des citrons, faites-en de la limonade. Mais sur son nouvel album, Peanut Butter Sunday renonce aux agrumes ensoleillés et se tourne directement vers la bouteille de vin. Écrite et enregistrée dans la foulée de leur explosion sur la scène francophone (demi-finalistes aux Francouvertes en 2023, première partie de Green Day au Festival d’été de Québec, des tournées avec P’tit Belliveau et de nombreuses apparitions en festival), la galette tant attendue voit le groupe de la Baie Sainte-Marie, formé des musiciens Michael Saulnier et Normand Pothier, affronter de nouvelles réalités, les majeurs en l’air.

Le poids du travail acharné – payer pour jouer, manger trop de pâtes du Dollarama, parcourir un nombre incalculable de kilomètres avec la van de la mère à Norm – est omniprésent sur l’album, et l’amertume qu’il engendre parfois s’infiltre directement dans l’écriture.

Comparativement au premier EP à tendance pop-punk, Quoi-ce y’a pour souper ? (2022), Peanut Butter Sunday (l’album) adopte une approche emo plus Midwest. Les riffs de guitare complexes et percutants sur des extraits comme «Compliqué,» un des premiers singles de l’album, et «Jazz» s’inspirent plus de American Football que de Blink-182, tandis que les sonorités plus sombres et agressives des chansons telles que «WEEKEND» et «12345,» qui conclut l’album, s’inscrivent dans la lignée de groupes comme Thursday et Rites of Spring.

Alors que la musique tend davantage vers le Midwest, les paroles, qui restent toujours ancrées dans le dialecte du Sud-Ouest (de la Nouvelle-Écosse, bien sûr), laissent de côté les airs festifs et insouciants pour des textes caustiques et introspectifs. «Contrare,» la pièce douce qui annonce l’ouverture de l’album, donne le ton avec son mélange prononcé de dénonciation et de dépréciation, tandis que le chatoyant «Marché la côte» cherche du réconfort en passant les rênes – « Dis moi exactement quoisse tu veux / C’est toi qui halle les cordes / Shu rinque un enfant. » «Vin rouge» utilise des accords majeurs dynamiques pour dissimuler des paroles acajonnes astucieuses qui tirent sur des jeux de mots au sujet de boire pour s’évader, un thème qui se prolonge dans une chanson chargée de riffs, Mal de tête – « Peux tu voir qu’erj care about erionne / Hai un mal de tête pi j’veux poin parler à anyone.»

Au cœur d’une nouvelle ère, et aux prises avec les changements et les crises existentielles, l’énergie hymnique que les auditeurs attendent de Peanut Butter Sunday demeure. Provoquant des chants en chœur infaillibles, «Mermaid» rêve d’une vie plus simple sous l’eau, où il n’y a pas de travail, pas de boulot, juste du plaisir, tandis que «Fort McMurray» délivre des riffs anguleux qui ancrent un refrain envahissant et chantant.

Du début à la fin, et comme toujours, les membres de PBS restent fidèles à eux-mêmes. Sans compromis, déterminée et têtue, la formation met tout son poids dans son propre coin sur ce nouvel album, restant fermement déterminée à faire les choses à sa manière, selon ses propres conditions.

Peanut Butter Sunday est disponible aujourd’hui le 23 mai via Acadian Embassy.

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